Vous êtes vues
Présentation
Lettre ouverte aux citoyennes et citoyens de Vanier-Duberger
Ce n‘est pas par manque de volonté que ma carrière de photographe s’est arrêtée. C’est plutôt par fatigue. La fatigue de devoir constamment travailler sa propre image, de se battre pour sa visibilité sur les réseaux sociaux, juste pour pouvoir continuer à faire le métier qu’on aime.
Être travailleur autonome à Québec, père de deux enfants, essayer de maintenir une relation de couple saine… c‘est déjà un travail à temps plein. Y ajouter la gestion d’une image publique, c‘est devenu trop. L’inévitable est arrivé : l'épuisement. J’ai dû mettre ma passion sur pause.
C‘est à ce moment précis, dans cette période de doute, que Jackie Smith m’a proposé de me joindre à son équipe de Transition Québec pour le district de Vanier-Duberger.
J’ai accepter ou pas refusé ? (En réalité je n’ai pas refusé parce que j’étais curieux et intrigué… mais est-ce que cela communique que j’y suis aller de reculons ?)
À ma grande surprise, je n’ai pas refusé. Une petite voix en moi me disait que toute cette frustration que je portais pouvait peut-être servir à quelque chose. Que si mon art ne me permettait plus de m‘exprimer, je pouvais peut-être commencer à m’occuper des gens. Après tout, c‘est pour ça que j’ai toujours été portraitiste : j’aime les gens.
Alors j‘ai dit oui. Et en commençant à m’informer sur Vanier-Duberger, en m‘intéressant à sa réalité, j’ai été frappé par une évidence. J‘ai eu l’impression de découvrir un district qui, lui aussi, manquait de visibilité. Un quartier qu‘on ne regarde pas toujours, qu’on laisse parfois de côté.
Pas sur du terme “invisible”, peut-être connotation trop péjorative
J‘ai reconnu en Vanier-Duberber le sentiment que je connais si bien : celui d’être invisible. Ce n‘est jamais une question de talent, de volonté ou de travail. C’est une question d‘attention. Et quand l’attention ne vient jamais, une fatigue s’installe. On perd confiance, on se sent seul, on se demande “à quoi bon ?”.
C‘est là que l’idée est née.
Il y a ce photographe de génie, Richard Avedon, qui dans les années 80 a parcouru l’Ouest américain avec un simple drap blanc en guise de studio. Il a photographié les travailleurs, les gens ordinaires, ceux qu‘on ne voyait jamais dans les magazines. Il n’a pas cherché une beauté parfaite ou artificielle. Il a capté une beauté humaine, brute, pleine de vulnérabilité. La beauté d’une rencontre entre deux inconnus qui se font confiance.
Je crois que Vanier-Duberger mérite ce genre d’attention.
C‘est pourquoi, au cours de l’été, je lancerai le projet “Vous êtes vus”. Inspiré par la démarche d‘Avedon, j’irai à votre rencontre, dans vos rues, avec mon appareil photo et un fond de toile. Mon but est simple : créer une série de portraits qui mettront de l’avant les visages de celles et ceux qui font la richesse du district.
Ce projet est la raison pour laquelle j’ai accepté de me lancer en politique. Parce que le vrai changement ne commence pas le jour du vote, dans les couloirs de l‘hôtel de ville. Il commence aujourd’hui, dans la rencontre, dans l'écoute, dans le geste de reconnaître la valeur de l’autre.
Peu importe le résultat des élections, je sais que ce projet va me transformer. Je sais que Vanier-Duberger a beaucoup à m‘apporter, et j’espère humblement avoir beaucoup à lui donner en retour.
Je ne vais pas attendre le 2 novembre pour agir.
Le travail commence maintenant. Et il commence en vous voyant.
Sincèrement,
Francis Fontaine
Candidat pour Transition Québec, Vanier-Duberger
Je veux être un visage de Vanier-Duberger