Ma platforme
Il y a quelque chose d’étrangement rassurant dans le fait de se perdre… puis de se retrouver à travers ses propres mots.
Pendant longtemps, j’ai accumulé des idées un peu partout — dans des carnets, sur des post-its, dans des notes sur mon téléphone, sur des plateformes que j’ai oubliées depuis. C’était un chaos doux, mais un chaos quand même. Jusqu’au jour où j’ai décidé de construire un espace qui m’aiderait non seulement à penser, mais à penser mieux, à mon rythme, à l’abri du bruit. Ou mon chaos serais confortable.
C’est là qu’est né mon digital garden — un jardin numérique, vivant, évolutif, où chaque note est une graine. Certaines poussent vite, d’autres prennent leur temps. Il n’y a pas de pression de performance ici, juste un désir de cultiver ce qui m’habite.
Mon jardin pousse dans Obsidian, une application qui me permet de tisser des liens entre mes idées comme on tisse une conversation entre vieux amis. Je peux voir mes pensées s’organiser visuellement, évoluer, s’interpeller. C’est plus qu’un simple carnet numérique : c’est une carte de mon monde intérieur.
Côté technique, j’utilise Eleventy (un générateur de site statique ultra-léger) pour transformer mes notes en pages web. GitHub me permet de garder une trace de tout, comme un journal de bord. Et grâce à Cloudflare, tout ça est accessible rapidement, de manière sécurisée, depuis mon propre domaine.
Mais ce site est aussi un terrain de jeu pour mon regard. J’y explore les langages visuels comme je le ferais dans un carnet de croquis : en jouant avec des palettes de couleurs inspirées par le ton des textes, en choisissant des typographies qui accompagnent le propos, en appliquant des principes de rythme vertical pour rendre la lecture fluide, naturelle, agréable. Chaque détail graphique est une manière de dire je t’ai pensé, lecteur.
Et peut-être surtout : c’est le premier espace où je peux enfin partager mes photos dans un contexte riche. Un lieu où elles ne sont plus isolées dans une galerie figée, mais entourées de récits, de réflexions, de textures. Ici, l’image et le texte se soutiennent mutuellement. Le visuel n’est pas un ornement. Il parle. Il prolonge la pensée. Il la précède, parfois.
Ce site, cette plateforme, ce n’est pas un portfolio. Ce n’est pas un blog. C’est un espace d’exploration. Une porte entrouverte sur ce qui me fascine — qu’il s’agisse d’utopies, de photographie, de philosophie ou de code. C’est aussi un refuge contre le flux constant des réseaux sociaux, un endroit où la lenteur est une force, pas un défaut.
Je ne cherche pas à tout expliquer ici. Juste à piquer ta curiosité. Si une idée t’intrigue, tu peux creuser. Chaque lien est une invitation à explorer plus loin.
Je crois qu’on a besoin de plus d’espaces comme celui-là — des lieux où la pensée peut respirer, où l’identité peut se redéployer sans avoir à se vendre.
Alors bienvenue. Prends ton temps. Tu peux commencer où tu veux, ou simplement t’égarer. Après tout, les plus belles idées se trouvent parfois hors des sentiers battus.